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KOCHIPAN

Un autre regard sur l'Asie orientale


Kazushige Abe : Projection privée

Publié par Kochipan sur 19 Août 2010, 07:00am

Catégories : #Littérature-Lecture

couverture-japonaise.jpgprojection.jpg

Titre : Projection Privée

Titre original : Indibijuaru Purokekushon

Auteur : Kazushige Abe

Origine : Japon

Traduction : Jacques Lévy

Editeur Japonais : Shincho-Sha

Editeur Français : Actes sud et 10/18

Date de publication au Japon : 1997

Date de publication en France : 2000

 

Résumé : Onuma travaille en tant que projectionniste dans un petit cinéma indépendant du fameux quartier de Shibuya à Tokyo. Sa vie semble défiler de manière monotone jusqu'au jour où il apprends que 4 de ses anciens camarades de cours ont trouvé la mort dans un accident de voiture. Pour Onuma il ne peut s'agir d'un hasard mais cela tient plus du meurtre. Il décide donc de se remémorer les cinq années de sa vie qui ont précédées cet événement...

 

Note : Kazushige Abe est un écrivain Japonais né en 1968 à Higashine. Son premier roman fut « La nuit américaine » publié en 1994 au Japon. Il a reçu en 2004 le fameux pris littéraire Akutagawa pour son roman « La grande finale ».

Il a étudié à l'école du cinéma du Japon et est un ancien chanteur de rock. Ces deux univers se rejoignent dans le roman présenté ici.

 

Critique : On pourrait reprendre la fameuse maxime « Sex, drug & Rock'n'Roll » pour définir la ligne directrice de ce roman qui détonne. Oubliez les lumières et les couleurs pétantes qui vous viennent à l'esprit lorsque l'on vous évoque le quartier de Shibuya car ici on pénètre un univers beaucoup plus sombre où la violence est latente, où la paranoïa devient un mode de vie et où finalement il ne reste aucune place pour les faibles.

« Projection privée » n'est pas un roman grand public et certains détails pourront choquer les âmes sensibles. Toutefois il en ressort une histoire intéressante où le lecteur est invité à se confondre avec le narrateur du récit : Onuma. On est souvent mal à l'aise et parfois nous n'aurions qu'une envie quitter ce quartier. Pourtant l'auteur arrive à nous prendre et à nous kidnapper dans ces tribulations douteuses où les personnages les plus glauques finissent par transformer le protagoniste principal en un héros des temps modernes. Cependant il n'a rien d'un symbole immaculé bien au contraire. Il a comme toute personne sa part d'ombre qui ne demande qu'à sa réveiller aux travers de pulsions violentes. Lorsque l'on critique cet état de fait n'est ce pas un peu nous que nous critiquons car notre image nous est alors irréel car horrible. Et c'est bien ce qui nous attire. Comme le dit Onuma «  On dirait qu'il a deviné l'aspiration à la violence qui m'habite depuis toujours. Les objections que je lui opposais, ne me les adressais-je pas à moi-même aussi ? ».

Toutefois plus nous parcourons le livre et plus un fantôme semble hanter ces pages, un fantôme qui aurait pour nom « Fight Club ». Beaucoup de similitudes entre les deux oeuvres à la fois dans la thématique mais aussi le déroulement de la trame. Mais fort heureusement il ne s'agit en rien d'un copier/coller et par ailleurs les deux oeuvres sont apparus à peu près au même moment dans leurs pays d'origine.

On pourrait reprocher à l'auteur de se complaire dans le foisonnement de détails morbides et choquants. Mais Il utilise une ficelle bien connue à savoir faire réagir le lecteur afin que celui-ci ne se contente pas d'être passif.

Un roman urbain clairement installé dans son époque mais qui demande sans doute un recul nécessaire mais surtout une réflexion sur la violence de nos sociétés même lorsqu'elles-ci se parent de leurs plus beaux habits.

 

 

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