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KOCHIPAN

Un autre regard sur l'Asie orientale


Keiichiro Shibuya : The End

Publié par C. H. sur 6 Décembre 2013, 08:00am

Catégories : #Reportage

theend.jpg

Les 12, 13 et 15 Novembre avaient lieu au théâtre du Chatelet à Paris les représentations de l'autoproclamé opéra contemporain « The End » avec Hatsune Miku.comme personnage central.

 

Chose assez rare pour être soulignée, l'évènement a profité d'une large campagne de promotion dans les média français (autant gratuits que les grands quotidiens : Le Monde, Libération, Le Figaro). Les articles replaçant rapidement dans son contexte l'inconnue qu'est Hatsune Miku pour le grand public français mais se concentrant surtout sur le producteur et le concept du spectacle. Tout a été fait pour ne pas effrayer le spectateur parisien par cet hologramme japonais aux cheveux bleus venu du Japon.

 

 

N'ayant assisté qu'à la dernière représentation, je ne sais pas si le public était le même que les autres soirs mais l'assistance était en très grande majorité composée de trentenaires dans la mouvance Japon / jeux vidéo. Même s'il y avait quelques japonais et des habitués des sorties théâtre, je n'ai pas l'impression que l'évènement ait déplacé le spectateur « habituel » parisien. Toujours est-il que la salle était comble et que le théâtre pouvait en être satisfait.

 

Il restait néanmoins à captiver l'audience experte et gavée en productions venant du pays du soleil levant.

 

Le spectacle commence par une introduction sonore de plusieurs longues minutes dans le noir, comme une transition et mise en condition. Puis il ouvre sur une Hatsune Miku recevant la visite d'une étrange défunte lui annonçant qu'elle va elle aussi mourir.

 

S'en suit une série de conversations entre Hatsune et différents protagonistes. Le moins que l'on puisse dire c'est que l'ensemble est complexe et difficile à suivre lors du premier visionnage !

Il faut quand même s'accrocher pour essayer de comprendre où veut en venir le réalisateur. Chaque dialogue étant comme une partie de puzzle qu'il faut mettre dans l'ordre pour comprendre tout le sens de l'œuvre. Et c'est loin d'être évident lorsque l'on est bombardé en permanence de sons électroniques et d'images 3D.

 

 

 

Le spectacle est bien évidement en japonais mais aussi en anglais. Les paroles en anglais succédant aux paroles en japonais. Si cela peut paraître déroutant au début d'entendre parler japonais puis anglais, j'ai trouvé que la mise en scène n'en souffrait pas.

Le spectacle est aussi sous-titré en anglais et même en français (sur des écrans sur le coté de la scène). Mais pour les raisons invoquées ci-dessus et même si l'on ne peut que féliciter ce travail de traduction, cela rajoute une difficulté supplémentaire pour suivre ce qu'il se passe sur l'écran.

 

Pour peu que l'on ne se soit pas habitué à une narration « psychologique » du type Ghost in the Shell ou Evangelion, on peut facilement perdre le fil. J'ai d'ailleurs vu un certains nombre de personnes quitter la salle...

Mais même si beaucoup de spectateurs ont été déroutés, le réalisateur a été acclamé à la fin du spectacle (sans pour autant avoir droit à une standing ovation).

 

L'intérêt d'une méditation métaphysique comme The End est qu'on peut lui donner une interprétation personnelle en fonction de l'expérience que chacun vis-à-vis de la mort. Mais il ne me semble important de rappeler que le spectacle a été écrit pour Keiichiro Shibuya à la suite du décès de sa femme.et on a parfois l'étrange impression d'assister à un dialogue entre eux. La dernière partie du spectacle est particulièrement poignante.

 

 

En conclusion, je dirais que le terme d'opéra contemporain qui me paraissait être un terme marketing avant d'assister à la représentation est en fin de compte ce qui qualifie le mieux cette expérience. Car il faut effectivement parler d'oeuvre audio-visuelle : quatre écrans, sept vidéo projecteurs HD et cinquante enceintes ! Tout ça au service d'un personnage en 3D. A l'aube du 21 ème siècle, quoi de plus contemporain comme idée !

 

Pour ceux qui seraient passés à coté, le spectacle est disponible jusqu'en Mai sur le système de vidéo de rattrapage du Service public Culturebox (que l'on peut remercier !). L'expérience n'est certes pas complète mais cela permet de se faire une bonne idée.

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