Le Cheminot

Auteur : Jirô ASADA
Origine : Japon
Titre original : Poppoya, Love Letters
Année : 1997
Distinction : Prix Naoki en 1997

Résumé :
Le cheminot : De nos jours sur l’île d’Hokkaido, une ligne de chemin de fer rejoignant le village d’Horomai va être fermé. Il ne s’agit en effet plus que d’une petite ligne très peu fréquentée.
Le chef de gare d’Horomain, Otomatsu, a sacrifié toute sa vie pour ce chemin de fer ! Consciencieux dans les moindres circonstances, il est le dernier cheminot en activité sur cette partie de l’île. Pendant la nuit du réveillon, de jeunes filles viendront lui rendre visite mais ces visites ne sont pas anodines et un passé sacrifié reviendra immédiatement en sa mémoire.

La lettre d’amour : Goro vient tout juste de sortir de prison ! Patron d’un vidéo club pornographique, faisant parti d’un milieu de Yakuzas, il s’était marié par procuration avec une chinoise afin que celle-ci puisse avoir des papiers Japonais en vu d’être prostitué. Ce mariage Goro l’avait fait par ordre de son chef et ne connaissait donc nullement cette femme qui lui avait rapporté une belle somme. Mais à la sortie de prison, il apprends que celle-ci est morte et il faut récupérer ses papiers ainsi que ses effets personnels. Pendant ce voyage il découvrira à travers des lettres qui elle était et sans doute pour Goro une occasion manquée…

Note : Jirô ASADA est également connu pour son œuvre « Le Roman de la Cité interdite ».
Le Cheminot fut transposé d’une part en Manga avec Jiro Taniguchi et également à l’écran en 1999 sous le titre « the railroad Man ». Ce fut un grand succès au Japon !
Les deux nouvelles présentées par l'édition française font parties d’un recueil au Japon intitulé donc « Le Cheminot ».

Critique : C’est par le biais du Manga que nous avons découvert ces deux récits, qui nous ont donnés envie de lire les nouvelles d'origine.
Jirô ASADA possède un talent incontesté pour nous émouvoir le temps de deux nouvelles. Ce que l’on ressent en lisant ces récits va en s’intensifiant. On ne peut rester de marbre face à ces destins que ce soit tout d’abord du cheminot pour qui le travail a été toute sa vie et qui finalement a perdu bien plus qu’il ne l’aurait cru. Et puis également le destin de la femme de Goro et de ce rendez-vous manqué. L’auteur arrive à creuser ce que nous pouvons avoir de plus profond en nous et aller au-delà de ce que les hommes représentent dans la société ou de ce qu’ils veulent montrer. Qui aurait pu imaginer que derrière le personnage ordurier de Goro se cachait un homme remplit de rêves ? Qui aurait pu penser que Otomatsu n’est pas un simple cheminot qui exécute son travail ? Evidemment on sent graduellement venir les différents éléments de ces récits et la conclusion intense délivrée par l’auteur mais cela n’enlève en rien le plaisir que l’on a à les lire. On voit deux destins qui ont raté la vrai vie du fait de leurs tâches respectifs !

N’ayez pas peur de montrer votre sensibilité en dégustant ce trop court recueil, de telles émotions sont si rares en littérature. Jirô ASADA a un style très simple qui nous permet de rentrer vraiment dans l’histoire.

Touchant, émouvant, passionnant…Bref ces nouvelles sont vraiment indispensables !

Note Kochipan : 8/10