| Titre : Quartier Lointain Titre original : 遥かな町へ Auteur/Dessinateur : Jiro Taniguchi Origine : Japon Date de publication au Japon : 1998 Date de publication en France : 2002 Editeur Japonais : Shogakukan Editeur Français : Casterman
Résumé : Un homme adulte est de retour d'un voyage d'affaire après une soirée bien arosée. Il se trompe de train et se retrouve dans le village de son enfance. Il décide de se recueillir sur la tombe de sa mère...et se retrouve plongé à l'époque de son adolescence... |
Critique : Lorsque l'on ouvre un manga de Jiro Taniguchi on s'attends à partir vers des lieux où le temps reprend sa place qui lui est dû, où la simplicité règne en maître afin de mieux contempler l'environnement où évoluent ses différents personnages.
On retrouve ce qui fait le charme des récits du maître : des scènes contemplatives où l'on prends son temps, un soucis du détail narratif et graphique. Mais surtout une sensibilité au service d'un humanisme qui se conçoit à travers une vie quotidienne riche en échanges et en ouverture à l'autre, à celles et ceux qui partagent cette vie. C'est un témoignage sans doute de sa propre jeunesse que nous livre Taniguchi dans ce Japon d'après-guerre. Une façon aussi pour nous de se rendre compte que malgré les différences de culture, les préocupations et les envies de la jeunesse d'alors n'étaient pas si éloignée de la notre. Comme toujours chez Taniguchi l'oeuvre fait mouche car il reste dans la simplicité et la retenue. L'émotion se distille au fur et à mesure que les pages dévoilent leurs plus belles parrures .Tout au long des différentes cases on ne peut s'empêcher de replonger dans notre propre passé, de reprendre le dialogue avec ces personnes que nous avons connus et finalement cette envie de changer ce temps endormi pour faire évoluer notre présent. Quelque chose de magique qu'un artiste comme Jiro Taniguchi arrive à nous transmettre. Mieux il arrive à nous le faire vivre !
Récit fantastique ou roman philosophique ? Sans doute un peu des deux même si les dernières cases nous permettent d'entrevoir ce qu'il en est réellement.
Taniguchi nous offre une fois encore une oeuvre de grande sensibilité qui évite les grands poncifs pour aller au coeur des choses. Si on devait comprendre et ressentir les relations humaines, sans doute devrait-on s'attarder sur cette oeuvre dont le maître mot serait : vivre !