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KOCHIPAN

Un autre regard sur l'Asie orientale


Fuyumi Sakamoto (坂本 冬美) ou l'art de l'enka

Publié par Kochipan sur 1 Novembre 2013, 20:27pm

Catégories : #Portraits

fuyumisakamoto.jpg La musique enka est parfois considérée comme un sous genre de la Jpop mêlant instruments traditionnels japonais sur fond de ballades sentimentales propres à émouvoir un auditoire vieillissant. L'archétype sonore propre à faire éloigner un public ayant les oreilles ouverts sur des tendances nettement moins connotées. Pourtant des artites arrivent à briser ces idées reçues et à émouvoir au delà des barrières de la langue et du genre. C'est le cas de Fuyumi Sakamoto sur qui Kochipan se penche aujourd'hui...

 

 

C'est le 30 mars 1967 que voit le jour Fuyumi Sakamoto dans le district de Nishimuro dans la préfecture de Wakayama au Japon.

En 1986, après avoir achevé un an plus tôt ses années de lycée, commence véritablement l'aventure musicale de la chanteuse. C'est dans la ville de Wakayama qu'elle participe à une compétition musicale organisée par la NHK, l'entreprise publique japonaise de radio et de télévision. Elle est repérée par Kosho Inomata, fameux compositeur de musiques enka et il deviendra pour elle un professeur attentif.
Fuyumifirst.jpg

Un an après, le 4 mars 1987, sort son premier single « abare taiko » ( あばれ太鼓). Kosho Inomata s'occupe donc de la composition musicale et le parolier Takashi Taka s’attelle aux paroles. Les ingrédients sont réunis pour mettre en place un standard de l'enka, il ne manquait plus qu'à Fuyumi Sakamoto à faire ses preuves auprès du grand public. Premier opus et déjà l'auditoire se rend compte de la puissance et de la maîtrise vocale de l'artiste qui n'est pas arrivée là par hasard. L'émotion est palapable et conquiert les amateurs du genre. Le single se classe 19ème dans les charts Oricon, un score tout à fait honorable pour la musique enka généralement à destination d'un public plus âgé. Ce titre deviendra par la suite un incontournable de l'artiste.
Le 31 décembre 1988, elle participe au fameux Kohaku Uta Gassen, l'émission phare du nouvel an de la NHK qui réunit de nombreux invités musicaux sous le signe de la pop, de l'enka et de la compétition. Depuis elle n'aura manqué quasiment aucun rendez-vous de cette émission prestigieuse.
Fuyumiaain.jpg
L'artiste continue à marquer l'histoire de l'enka, son 4ème single « otoko no jouwa » (
男の情話), toujours composé par Kosho Inomata, se hisse à la 7ème place des charts. Un record qu'elle ne battera que quelques années plus tard.
Si la musique enka se donne une image d'un japon traditionnelle notamment à travers la gestuelle et les habits des différents artistes, Fuyumi Sakamoto ne s'enferme pas totalement dans cette mouvance.
Ainsi en 1991, le temps d'un album, elle participe à l'aventure du groupe HIS. Une formation composée de Haruomi Hosono (connu notamment pour faire parti du cultissime Yellow Magic Orchestra) et de Kiyoshiro Imawano (artiste rock multifacette disparu en 2009). De même le 31 décembre 1993 à l'occasion du Kohaku Uta Gassen, elle enfile le costume de Sailor Mercury pour interpréter le générique « Moonlight Densetsu » de la série animée Sailor Moon en compagnie des artistes Hiroko Moriguchi et Hikaru Nishida.
Fuyumi Sakamoto continue année après année à tracer sa voie au sein de l'univers enka. Toutefois en mars 2002 l'artiste fait une pause dans sa carrière professionnelle pour de nombreuses raisons notamment de santé. Durant cette période les pires rumeurs circulent à son sujet. Mais la chanteuse est toujours là et c'est un an après en 2003 qu'elle revient sur le devant de la scène. Cela se traduira par un nouveau single «  Kimagure dochu » et surtout par une nouvelle participation empreinte d'émotion au Kohaku Uta Gassen avec « Abare Taiko ».
L'artiste continue depuis lors sa carrière sur le succès en gardant toujours près d'elle ses origines liées à Wakayama. Ainsi en octobre 2008 devient-elle ambassadrice culturelle de cette préfecture qui lui est chère et en septembre 2011 sort « Okaeri ga Omamori ». Ce morceau est écrit par Kawamura Yuka, interprète et compositrice reconnue dans le monde de la musique pop japonaise. Fuyumi Sakamoto souhaitait qu'à travers cette chanson soit retranscrit son amour et son attachement à sa ville natale.
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Parallèlement la chanteuse continue à porter l'enka vers les plus hauts sommets. Ainsi sa reprise de la chanson "Mata Kimi ni Koishiteru" du duo Billy Banban démarre timidement en 2009 mais arrive à se classer en avril 2010 à la troisième place du top Oricon au Japon. Une situation exceptionnelle pour une artiste enka. De même l'album de reprises « Love Songs » est vendu à plus de 200 000 exemplaires, un record jamais vu pour ce style musical depuis la chanteuse Taiwanaise Teresa Teng en 1989. Une fois encore il semble que la NHK et son Kohaku Uta Gassen ne soit pas étrangère à ce succès. La représentation que donna fin 2009 Fuyumi Sakamoto dans cette émission semble avoir joué en faveur de cette réussite.

Depuis ses débuts l'artiste a sorti plus d'une quarantaine de singles. Le dernier en date « Otoko no Himatsuri » est un bel exemple de ce que représente l'interprète enka avec un hommage rendu au festival du feu à Nachi dans la préfecture de Wakayama et une collaboration avec le groupe Kodo sous le signe du Taiko qui fait battre le cœur des fans depuis plus de 25 ans.

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